La dette publique, c’est mal…mais ce n’est pas toute la dette. Un éclairage qui risque d’ébranler quelques idées reçues…
Les différents types de dettes sont interconnectés et les dettes privées sont transmises au secteur public via les “plans de sauvetage” : c’est ce que l’on appelle la socialisation des pertes. Il faut donc appréhender l’ensemble des dettes. La dette totale comprend :
- la dette des ménages, très élevée en Suisse, en Australie, au Danemark et aux Pays-Bas
- la dette des entreprises non financières, qui atteint des sommets au Luxembourg, boîte aux lettres de nombreuses sociétés
- la dette publique, dont le Japon est le champion
- la dette financière, très élevée dans les États où le secteur financier est disproportionné relativement à la richesse du pays (Pays-Bas, Singapour, Irlande, Danemark, Royaume-Uni)
MÉNAGES, ENTREPRISES, ADMINISTRATIONS PUBLIQUES. Les trois premières composantes peuvent être obtenues sur le site de la “banque centrale des banques centrales”, à savoir la Banque des Règlements Internationaux. Ce qui nous donne…
SECTEUR FINANCIER. Il n’existe aucune donnée sur la dette financière en proportion du PIB 2015 des États. The Economist faisait le calcul il y a quelques années, mais la publication la plus récente est un rapport du McKinsey Gobal Institute de février 2015. Il faut regarder la dernière colonne pour lire la dette du secteur financier en pourcentage du PIB nominal de chaque pays :
SURPRISE ! En tenant compte de cette dernière composante la dernière fois qu’elle a été mesurée, les États les plus endettés sont donc : les Pays-Bas (665% du PIB), l’Irlande (642%), le Danemark (505%), le Japon 496%, Singapour (493%), le Royaume-Uni (433%).
A titre indicatif, la dette totale des États-Unis, gigantesque en mesure absolue, correspond à “seulement” 284% de leur PIB. La France est à 370% et la Grèce à 310%.