Short answer : the whole cake will drastically disminish, focus on China’s part of it. Relatively to the world, China can be big as 25% of the world economy, as it was before Western countries’s boats started to look around.
Poids économique des pays depuis 2000 ans, en fonction de la part de leur PIB reconstitué par Angus Maddison, Université de Groningen, Pays-Bas.
Explained answer : realistically, the Chinese economy obeys the same rule as any other country economy : exponential growth and its limits.
From a certain amount of natural resources (domestic and imported), human and mechanical work (meaning domestic and imported energy), are used to produce more and more goods and services, e.g. growth. Growth every year means…exponential growth. And exponential output needs exponential inputs (mainly commodities and energy imports) without any negative loops. This allows food, industry and services per capita to growth exponentially as well, shown by GDP growth, even with all statistical bias and debt-driven wealth effects inside.
China share of commodities consumption in 2015
Exponential economic growth in turns allows exponential growth of population and pollution (“positive” loops). At one point, because of lower growth rate of available energy and natural resources, and more pollution, negative loop on arable lands, land fertility and death rate, economy slows down and collapse, later followed by population. This is called system dynamics and it looks like this :
It’s complex with multiples variables but basically it produces the same effect, with many different time lapses as there are many different countries.
already had the biggest population before exponential growth really started with Deng Xiaoping in the 1970’s
has a huge pollution, reasonably causing the most important negative loop on health (e.g. death rate in a few years), arable land, land fertility and natural resources at country level
will represents nearly 28 000 billions USD (GDP PPP) in 2020
will have a population of nearly 1 384 millions of people (50 millions more) in 2020
China would normaly collapse like the rest of the world, which means at China’s gigantic level -30% in GDP and -100 millions of inhabitants each decade. However, China will likely collapse harder than commonly expected in the MIT’s World3 model, due to heavy negative loops from pollution.
Version avec graphiques explicatifs en anglais (principalement sur la dette et l’action des banques centrales) :
La dette publique, c’est mal…mais ce n’est pas toute la dette. Un éclairage qui risque d’ébranler quelques idées reçues…
Les différents types de dettes sont interconnectés et les dettes privées sont transmises au secteur public via les “plans de sauvetage” : c’est ce que l’on appelle la socialisation des pertes. Il faut donc appréhender l’ensemble des dettes. La dette totale comprend :
la dette des ménages, très élevée en Suisse, en Australie, au Danemark et aux Pays-Bas
la dette des entreprises non financières, qui atteint des sommets au Luxembourg, boîte aux lettres de nombreuses sociétés
la dette publique, dont le Japon est le champion
la dette financière, très élevée dans les États où le secteur financier est disproportionné relativement à la richesse du pays (Pays-Bas, Singapour, Irlande, Danemark, Royaume-Uni)
SECTEUR FINANCIER. Il n’existe aucune donnée sur la dette financière en proportion du PIB 2015 des États. The Economist faisait le calcul il y a quelques années, mais la publication la plus récente est un rapport du McKinsey Gobal Institute de février 2015. Il faut regarder la dernière colonne pour lire la dette du secteur financier en pourcentage du PIB nominal de chaque pays :
SURPRISE ! En tenant compte de cette dernière composante la dernière fois qu’elle a été mesurée, les États les plus endettés sont donc : les Pays-Bas (665% du PIB), l’Irlande (642%), le Danemark (505%), le Japon 496%, Singapour (493%), le Royaume-Uni (433%).
A titre indicatif, la dette totale des États-Unis, gigantesque en mesure absolue, correspond à “seulement” 284% de leur PIB. La France est à 370% et la Grèce à 310%.
Si Janet Yellen, Mario Draghi et leurs homologues ont gagné sept ans. Pourquoi pas vingt ans de plus ?
Janet Yellen, à la tête du système de monnaie-dette aux États-Unis (FED)
Vous avez certainement entendu parler de la “crise”, souvent mentionnée comme “la crise de 2008”, c’est à dire un événement temporaire, certes grave, mais conjoncturel (cyclique) et surmonté grâce à l’action des banques centrales. Quelques articles de presse consentent à vous faire le service minimum en mentionnant des “risques de nouveau choc”, voire d’une “nouvelle crise”, mais disent, plus ou moins explicitement, que c’est du passé. Ce sont des cycles, on vous le répète. Ce qui n’est pas un événement cyclique par contre, ce sont les taux d’intérêt négatifs.
MONNAIE-DETTE. Vous devez le savoir, nous vivons dans un système exponentiel où la monnaie est faite à 97% de crédit, c’est à dire de dette…avec intérêts. Chaque fois qu’une bulle de monnaie-dette implose, les banques centrales abaissent les taux d’intérêt pour en recréer une plus importante, et les relèvent une fois la nouvelle bulle sur sa lancée auto-réalisatrice, pour éviter que l’épargne soit rongée par la hausse de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC, souvent appelée “inflation” par erreur).
Principal indice du “marché” actions aux USA. Exponentielle re-prolongée à chaque fois en baissant les taux et depuis 2008 avec la “planche à billets” et des taux zéro puis négatifs
CRISE. Depuis 2006, la production de biens et de services (basée sur la croissance des matières premières disponibles et la croissance de l’énergie disponible pour les transformer) ne croît plus assez vite pour que les remboursements soient à la fois tous et en totalité honorés. Dit autrement, l’énergie et les matières premières à la base de toute économie n’ont évidemment pas disparu en 2006, mais le flux croissant nécessaire à notre système d’argent-dette est devenu insuffisant. La borne symbolique de notre exponentielle de monnaie-dette est le 15 septembre 2008 avec la faillite de Lehman Brothers, mais le processus a commencé des années auparavant.
DELEVERAGING. Lorsqu’un maximum de dette est atteint par rapport aux revenus réels nets anticipés, un agent économique cesse de s’endetter, tente d’épargner un maximum et vend même des actifs. C’est un effet plus ou moins ressenti chez les ménages (pauvres ou non), mais extrêmement puissant parmi les sociétés financières dont les actifs avaient profité de l’effet de levier pendant la bulle : lorsque celle-ci s’arrête, les actifs perdent de la valeur en cascade et il faut les vendre…avant les autres. A l’échelle macroéconomique, ce processus connu de deleveraging détruit de la monnaie-dette et donc l’argent, dans une zone/un pays donné(e). Les banques centrales luttent contre cet “hiver” financier depuis 2006.
QUANTITATIVE EASING. A l’automne 2008, les quatre principales banques centrales (FED, BCE, BoE, BoJ) ont même du “sauver” le système bancaire et financier en :
rachetant ses dettes irremboursables (principalement issues de la bulle immobilière et des produits dérivés)
baissant les taux au minimum (ZIRP pour Zero Interest Rate Policy)
En mars 2009, lorsque les “marchés” actions ont touché un point bas historique, il a fallu “mettre le paquet” en créant un maximum de monnaie, pour que les banques prêtent au secteur privé et aux États, afin que le système de monnaie-dette reparte.
RÉSULTAT. Et logiquement…ça fonctionne de moins en moins. La monnaie créée abondamment depuis mars 2009 ne circule pas : elle sert aux banques à augmenter leurs réserves, assainir leur bilan et investir sur des simulacres de marché où les prix sont planifiés par les banques centrales (marchés actions, c’est à dire ce que l’on appelle la bourse ; et marchés obligataires), sans rapport avec l’économie. Le Quantitative Easing a permis de gagner du temps, avec brio, mais a surtout gonflé artificiellement le prix des actifs financiers (obligations et actions), en total découplage avec la production de biens et de services. Les taux d’intérêt étaient à zéro, et zéro était encore trop, ce qui est inédit et grave.
De plus en plus de dette, des taux de plus en plus bas et désormais négatifs…pour acheter du temps
POURQUOI PAS 20 ANS DE PLUS ? Les banques centrales doivent absolument réussir là où celle du Japon (BoJ) peine depuis une vingtaine d’années : il faut de plus en plus de création monétaire supplémentaire (et donc de dette) pour contrer la baisse de l’activité économique réelle (déflation).
Près d’un quart de l’économie mondiale est désormais soumise à des taux négatifs (The Financial Times ; Thomson Reuters Datastream)
Nous franchissons cet été un palier où les taux sont désormais négatifs pour prolonger l’exponentielle d’argent-dette, ce qui signifie que les déposants (épargnants) vont développer des stratégies de fuite pour ne pas en perdre, en le plaçant dans :
l’argent liquide, qui a l’avantage compétitif de rapporter 0% en nominal
les autres monnaies électroniques mais libres et décentralisées (non basées sur la dette exponentielle)
les métaux précieux
les autres systèmes d’argent-dette jugés moins mal en point et moins connectés (devises étrangères) ou les obligations d’entreprises à la fois solides et prometteuses
Les banques centrales et leurs auxiliaires politiques devront faire preuve de coercition envers les individus et groupes souhaitant conserver la valeur de leur argent sans pour autant le “placer” sur un simulacre de marché réglementé. Le désarmement technique et de la nécessaire radicalisation des banques centrales augmentera l’économie souterraine, les dé-collectes parmi les placements “perdants” et très risqués et, à terme, une perte de confiance menant à des ruées bancaires, une fois atteint un seuil critique de dépôts bancaires à débloquer.
[Article raccourci et mis à jour le 24 août 2016]
La Chine en tête, la France 9ème derrière l’Indonésie, l’Italie dépassée par le Mexique…
Produit Intérieur Brut à parité de pouvoir d’achat en 2015, FMI
Le PIB mesure la somme de la valeur ajoutée pour un État, en une année. Bien que cet indicateur ne reflète ni la richesse d’un État, ni la prospérité de ses habitants, ses défauts restent les mêmes d’un pays à l’autre, ce qui en fait une base de comparaison du poids économique des États dans le monde. Il faut cependant veiller à choisir le PIB exprimé à parité depouvoir d’achat car il corrige les distorsions entre les pays qui ont des monnaies sous-évaluées ou surévaluées. Une démarche que ne font pas les médias obsolètes et subventionnés, en continuant à se baser sur le PIB nominal.
En PIB corrigé des différences monétaires (PPA), on observe que :
La Chine dépasse les États-Unis un an plus tôt que ce qui était généralement admis
L’Indonésie , 15ème en 2011, est 8ème en 2015, devant la France
Le Mexique, la Corée du Sud et le Nigeria ont vocation à intégrer le top 10
Au détriment du Japon et de l’Allemagne, promis à une belle dégringolade
Sur le plan dynamique, l’Inde, le Vietnam et la Mongolie sont promis à une croissance fulgurante. On peut aussi mentionner des États comme la Colombie ou le Chili sur le continent américain.
On assiste donc à la poursuite du phénomène de rééquilibrage mondial de la richesse, une des grandes tendances globales : depuis 2010, les pays ré-émergents et en développement pèsent davantage que les pays dits développés.
L’Asie re-domine de nouveau la Planète, et le phénomène va s’accentuer :
Dans une analyse datée du 14 décembre 2012, le Boston Consulting Group utilise lui aussi la comparaison qui semble exagérée et que peu osent : l’économie des États développés constitue une gigantesque chaîne de Ponzi. En quoi ?
Charles Ponzi, Bernard Madoff, Ben Bernanke : même combat ?
Dans un premier temps, Charlez Ponzi payait des profits incroyablement élevés à ses premiers “investisseurs” avec l’argent apporté par les suivants, empochant au passage un bénéfice notable. Puis dans un (inéluctable) second temps, tout le monde découvre que l’argent n’est pas investi dans une soi-disant entreprise de timbres postaux, c’est à dire la nature de fraude pyramidale. Dans un dernier temps, la chaîne de Ponzi se renverse : les pigeons qui se pensaient investisseurs souhaitent retirer leur capital (et les intérêts qu’ils pensent obtenir) de la structure financière et, l’information circulant, il n’y a plus assez de nouveaux “investisseurs” pour payer les bénéfices des “investisseurs” précédents, ce qui accélère les sorties d’argent jusqu’à la faillite.
Dans l’économie des pays développés, les épargnants ont placé leur capital dans des établissements financiers qui les “rémunèrent” grâce aux bénéfices dégagés par ces établissement sur ce qu’ils possèdent en
actions (titres de sociétés), rentables tant que les consommateurs veulent et peuvent payer, c’est à dire tant qu’ils ont un salaire et/ou un crédit suffisant qui permet d’alimenter exponentiellement les profits des sociétés
obligations (promesses de remboursement), rentables tant que les gouvernements (obligés de compléter / remplacer leurs impôts par l’emprunt AVEC INTÉRÊT depuis une trentaine d’année) peuvent payer exponentiellement.
Entre 2006 et 2008, ce gigantesque système, légal à la différence d’une fraude pyramidale, s’est retourné, faute de rentrées suffisantes d’argent par rapport aux promesses, car
la population active sous-rémunérée (les salaires baissent par rapport aux prix réels) et sous-employée (chômage depuis la désindustrialisation) ne peut pas garantir, via sa consommation et les impôts qu’elle paie, la valeur de ces deux types de produits, largement surévalués
le coût de l’énergie, qui est à la base de la transformation de ressources naturelles en marchandises et en services par le travail, à passé un seuil critique
les promesses de dépenses, principalement pour payer les intérêts composés de la dette, les soins (privés ou publics) d’une population vieillissante et la subsistance des chômeurs, explosent
Ce n’est pas un hasard si le système de Madoff s’est écroulé à cette période vu qu’il fait partie intégrante d’un système analogue plus large : l’économie des États développés.
Après Lehman Brothers (Krach boursier de septembre 2008), aucun gouvernement sauf celui des Islandais n’a osé admettre que la consommation et les impôts fournie par la population active ne sont pas en mesure de garantir la valeur actuelle des actions et des obligations, et donc que les dettes ne peuvent pas être remboursées : ce que l’on appelle un défaut sur la dette, faire “faillite”. Si les établissements financiers font faillite, les épargnants perdent tout ou partie de leur argent et se retournent contre les politiques. Derrière donc la méthode pour “résoudre” cette crise et le refus de faire faillite, il y a un conflit entre les épargnants, souvent d’hier et électoralement plus influents (la génération du baby-boom) et les travailleurs actifs d’aujourd’hui, outre les intérêts de l’oligarchie.
des actions, c’est à dire “la Bourse” (et la majorité des médias et petits investisseurs, confiante, suit)
et des obligations, c’est à dire les promesses de remboursement donc les dettes, principalement des États.
La création monétaire (l’inflation) qui soutient la Bourse et les promesses de remboursement des États se transforme actuellement en hausse des prix de l’énergie (la déplétion des ressources n’aidant pas) et des produits alimentaires.
Les gouvernements seront contraints, pour maintenir l’ordre, de faire suivre a minima les salaires (d’abord de leurs clientèles électorales, puis de tous), ce qui produira in fine une forte inflation… et donc la destruction des dettes et de leur miroir : l’épargne.
Enfin, un clin d’oeil : avec plus 65 milliards de dollars de fraude, le spécialiste en matière de schéma de Ponzi, l’ancien président de la bourse NASDAQ de New York Bernard Madoff a déclaré en prison que “le gouvernement entier était un système de Ponzi”.
Sans l’intervention de leur banque centrale, les Etats paieraient des intérêts correspondant réellement à leur situation. Pour évaluer cette dernière, il faut regarder le niveau et la dynamique de l’endettement.
Pour emprunter pour rembourser chaque mois les intérêts de leur dette, les Etats paient des taux d’intérêts qui varient fortement, entre la Grèce (24%) et la France (2,2%). Dans un marché de la dette souveraine supposé sincère, les intérêts demandés aux Etats reflète théoriquement la probabilité de ceux-ci de faire défaut, c’est à dire de ne pas rembourser tout ou partie de leur dû. Les taux reflètent-ils le risque réel de chaque Etat ?
On peut classer le risque de défaut des principaux Etats étudiés (voir les drapeaux) en observant la quantité de dettes, et la dynamique de celles-ci. La quantité est mesurable avec :
la dette totale en proportion du PIB
la dette financière en proportion du PIB
la dette publique (la TV ne parle que de cette dernière) en proportion du PIB
la dette externe brute en proportion du PIB
La dynamique se déduit en observant :
la balance courante des paiements
le déficit budgétaire primaire (avant paiement des intérêts et des remboursement annuels en capital)
l’épargne nationale
les perspectives démographiques
Conclusion
Même avec son épargne, le Japon est incontestablement le premierà y passer, plombé par la somme de sa dette et par une population très vieillissante. Il est suivi du Royaume-uni, de la Grèce, de l’Irlande, des Etats-Unis, du Portugal, de l’Espagne, de la France, de l’Italie, et enfin de l’Allemagne.
Mais le jeu est faussé quand les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon peuvent maintenir des taux d’intérêt très bas en créant eux-même l’argent qui finance leur dette…
Chiffres
Dette totale (Irlande = pire, suivi du Royaume-Uni et du Japon)
Dette publique (Japon = pire, suivi de l’Italie)
Dette publique
Dette financière (Royaume-Uni = pire, suivi du Japon)
Dette financière
Dette externe en valeur absolue (Etats-Unis pires, suivi du Royaume-Uni)
Dette externe brute par pays en 2011 – CIA World Factbook et Banque Mondiale.
Taux d’épargne nationale (total de l’argent économisé par les agents économiques par rapport au PIB, Grèce= pire, suivie des Etats-Unis)
Taux d’épargne
Perspectives démographiques (Japon = pire, suivi de l’Allemagne)
La monstrueuse “pyramide” des âges du Japon
Balance courante des paiements (Grèce pire, suivie de l’Espagne)
Différence entre l’excédent moyen requis sur 10 ans pour stabiliser la dette publique au niveau de 2007 et le solde budgétaire primaire réel en 2011 (Japon pire, suivi de l’Irlande et du Royaume-Uni)
The Economist livre une infographie mise à jour sur l’économie européenne.
Dette publique en % du PIB en 2014 en Europe (prévisions – Commission Européenne)
La disparité est forte entre la Méditerranée et l’ouest d’une part, et le Nord et l’Est d’autre part, tant en terme de PIB que de chômage.
Chômage en Europe en mars 2014 selon la Commission Européenne. En bleu, les pays en euro ou liés à l’euro. En vert, les pays qui ont leur monnaie.
Outre l’état de l’économie et le niveau de la dette (analyse statique), il faut regarder la dynamique des finances publiques…En terme de solde budgétaire primaire (avant remboursement de la dette et des intérêts annuels):
Excédent ou déficit budgétaire primaire en Europe. En bleu, les pays en euro ou liés à l’euro. En vert, les pays qui ont leur monnaie.
Le Royaume-Uni est toujours le pire pays du continent, avec un déficit prévu supérieur à 2% (dans les faits, les prévisions sont toujours trop optimistes), dans une situation plus grave que l’Espagne ou encore Chypre
Derrière l’énorme excédent polonais, la Grèce et l’Italie gèrent mieux leur finances publiques que l’Allemagne (mais à quel prix ?). Ce n’est pas nouveau, ce qui fait la différence à l’arrivée (solde budgétaire global), c’est lorsque l’addition du service de la dette leur est présentée…
Excédent ou déficit budgétaire des États après paiement annuel des intérêts et du principal (échu) de la dette
Les États affaiblissent leur monnaie pour tenter de relancer leur économie par l’exportation
L’Allemagne est opposée à la dévaluation compétitive car ses principaux clients ont la même monnaie qu’elle : l’euro. Ils préfèrent donc l’austérité, c’est à dire que leurs clients français, italiens et espagnols dépensent moins et lèvent plus d’impôts…mais continuent d’acheter leurs produits (est-ce cohérent ?). Une dévaluation européenne aurait l’inconvénient de renchérir le coût des importations hors zone euro : du pétrole saoudien et surtout du gaz russe, auquel Berlin est autant sinon davantage dépendant que Paris. Malgré les spéculations sur l’éclatement de l’euro, hier encore alimentées par un dirigeant de Saxo Bank, la zone euro continue à être le grand perdant de la guerre monétaire en cours, avec une économie en récession et une monnaie qui baisse moins vite que les autres, donc considérée comme “trop forte”, notamment par rapport au Dollar US.
La Suisse est dans la situation inverse de l’Allemagne : elle vend des produits aux européens mais dans une monnaie “trop forte”. Depuis avril 2012, la Banque Nationale de Suisse dévalue systèmatiquement le Franc Suisse pour qu’il vaille moins de 1,20 euro, afin que les entreprises puissent être compétitives à l’exportation.
La Russie s’inquiète de l’appréciation du Rouble, qui rend chaque jour plus chère l’énergie qu’elle vend aux autres États de la planète : un équilibre est nécessaire entre le volume des ventes qui alimentent les caisses du Kremlin (et les profits des conglomérats) et le prix, qui comprime la demande lorsqu’il est trop élevé. L’Inde suit le chemin du Japon et d’autres États qui dévaluent leur monnaie pour limiter la crisé économique en cours. Le Brésil aussi, fortement pénalisé par l’appréciation du Real ces dernières années.
Les États-Unis sont ravis de pouvoir accroître la création de dollars par la FED pour 1) soutenir le marché des actions aux États-Unis 2) garantir la valeur du bilan des principales banques 3) continuer de prêter à l’État fédéral, dont les obligations souveraines (promesses de remboursement) ne rapportent plus assez (taux d’intérêt) par rapport au risque de défaut de paiement (faillite) :
…puisque l’effondrement absolu du dollar est masqué par sa hausse relative par rapport au Japon, qui dévalorise encore plus vite sa monnaie. En somme, les États-Unis sont gagnants sur les pays exportateurs du monde entier, contraints d’acheter leur dollars pour rester compétitifs. Combien de temps le supporteront-ils ?
La Chine apprécie peu la politique monétaire des États-Unis, alors même qu’elle est régulièrement attaquée sur “la manipulation” de sa propre monnaie, le yuan. Les autorités chinoises sont confrontées à un dilemme sur les promesses de remboursement du gouvernement américain qu’elles détiennent (bons du trésor US) : il leur faut s’en débarrasser à temps, par exemple contre des matières premières, mais sans en faire chuter la valeur, c’est à dire très progressivement.
Une interview intéressante de Jacques Sapir sur la guerre des changes :
Le président de la Banque Centrale Européenne avait déclaré en conférence :“Conformément à son mandat, la BCE mettra tout en oeuvre pour sauver l’euro. Et croyez moi, ce sera suffisant”.
Ce qui signifie en substance, que la Banque Centrale était et est prête à créer autant d’argent que nécessaire pour racheter les obligations souveraines des États en difficulté, avec deux objectifs : juguler la hausse des taux d’intérêts à payer par les pays, et surtout éviter aux banques la perte de valeur des créances qu’elles ont sur les pays, et donc la dégradation de leur bilan comptable, voir leur faillite.
Thomson Reuters donne un aperçu des résultats en Février 2013 :
Les taux d’intérêt des obligations souveraines (promesses de remboursement) de l’Italie et de l’Espagne baissent
Le prix des CDS (assurances contre le défaut de paiement) de l’Italie et de l’Espagne baisse
Bilan de la BCE se réduit après avoir considérablement augmenté, en milliers de milliards d’euro
Les banques centrales de la Grèce, l’Espagne et l’Italie réduisent leur dette envers la banque centrale de l’Allemagne
Les particuliers et les entreprises augmentent de nouveau leurs dépôts auprès des banques en Grèce et en Espagne après un bank run latent, les augmentent toujours en Italie, les maintiennent en Irlande mais les retirent au Portugal
Ce bilan a priori honorable est à nuancer en regardant le prix réel des denrées alimentaires et de l’énergie, ou encore le niveau d’endettement total des États : par le jeu des intérêts composés et des recettes fiscales en baisse en temps de récession, celui-ci n’a pas baissé. Il ne s’agit que d’une politique de court/moyen terme qui ne résout la situation que psychologiquement.
Les fameux “affreux spéculateurs”, c’est à dire les établissements financiers courroies de transmission des particuliers qui ne veulent pas voir leur épargne (qui a servi à prêter aux États) disparaître, sont ainsi découragés d’augmenter les intérêts face au risque grandissant de défaut de paiement (faillite) : la BCE envoie un signal signifiant qu’elle sacrifiera si il le faut le pouvoir d’achat de l’euro pour garantir la valeur des créances obligataires coûte que coûte, afin que les banques (et les épargnants derrière) ne fassent pas faillite.
La dette publique c’est mal, mais malheureusement pas tout. Petit rappel.
Il faut également prendre en compte la dette des ménages, la dette des entreprises et des établissements financiers pour obtenir l’ensemble des engagements des États. Surtout depuis que l’on sait que les dettes privées ne sont pas annulées (car l’argent des uns, via leur banque et la Bourse, repose sur les promesses des autres) mais transférées aux États.
En septembre 2012, via l’institut McKinsey, la dette totale des dix pays les plus riches de la planète, de l’Espagne et du Canada est très élevée, mais moins pour les BRIC. La Russie -forte de ses matières premières et d’un défaut sur sa dette relativement récent– est la moins endettée. Le Japon, premier grand pays qui fera défaut sur sa dette (vulgairement et improprement “faillite”) est endetté à plus de 500% de son PIB ! Créer de l’argent public depuis plusieurs années le maintient artificiellement à flot mais le vieillissement de la population le rattrape.
Les Britanniques donneurs de leçon (dont l’hebdomadaire The Economist, qui publie ces chiffres) sont évidemment exemplaires, avec un secteur financier extrêmement endetté, reposant sur des promesses de remboursement empilées, transformées en titres et revendus partout dans le monde. Les autorités ont tout misé sur la “planche à billets”, avec l’équivalent de 15% du PIB britannique créé depuis 2009 pour sauver la City ! Le retour de bâton en terme de hausse des prix à la consommation risque d’être très douloureux dans un pays qui n’a plus le privilège d’avoir la monnaie étalon et donc de faire financer leurs dettes par les autres, au contraire des américains.
L’Espagne et la France sont surtout affaiblies par leur énorme bulle immobilière, la française éclatant depuis seulement quelques mois après avoir été soutenue par les aides de l’Etat et le rationnement de l’offre de logements, là où l’espagnole reposait sur la dette des ménages. Cette dette des ménages est aussi élevée dans les pays anglo-saxons et la Corée du sud.
Dette publiqueDette des ménagesDette des entreprisesDette financière